LE CONSULAT :

À cause des excès de la Terreur et des dissensions politiques de ses chefs, la Convention adopte en 1795 une Constitution qui donne à la République un pouvoir exécutif fort, confié à un Directoire de cinq membres, et un pouvoir législatif divisé entre deux chambres (Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens) élues au suffrage indirect. Le Directoire va diriger le pays durant quatre années, dans un contexte de crise économique et financière aggravée (mauvaises récoltes, inflation, effondrement de l’assignat) que la poursuite de la guerre (dernière insurrection en Vendée en 1795-1796, formation de la deuxième coalition contre la France en 1798) empêche d’assainir. Régime impopulaire et sans grande autorité en raison de la division des pouvoirs, il est complètement discrédité en 1799. Un certain nombre de personnalités occupant des postes clés (dont Sieyès et Lucien Bonaparte, président du Conseil des Cinq-Cents), favorables à un gouvernement plus efficace, décident de tenter un coup d’État et de porter au pouvoir le frère de Lucien, le jeune général Napoléon Bonaparte, dont le prestige est lié à de nombreuses victoires militaires (campagne d’Italie, campagne d’Égypte). Le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), aidé de ses partisans et de ses soldats, Bonaparte disperse les députés, mettant fin dans l’indifférence générale au Directoire.

Le Consulat est rapidement institué, concentrant le pouvoir exécutif entre les mains de trois consuls (Napoléon Bonaparte avec Sieyès et Ducos, puis avec Cambacérès et Lebrun), le nouveau régime se dote à la fin de l’année 1799 d’une Constitution (Constitution de l’an VIII) qui fait du Premier consul, en l’occurrence Bonaparte, le premier personnage de l’État. Lors du deuxième campagne, il impose à l’Autriche la paix de Lunéville en 1801 qui rend à la France la maîtrise de l’Italie et de la rive gauche du Rhin. Il oblige ensuite l’Angleterre, affaiblie et isolée, à accepter le traité d’Amiens (1802), qui met fin aux hostilités entre les deux pays.

Bonaparte, premier consul, se présente comme un homme de paix et il s’attache à pacifier le pays en réconciliant les Français et en instaurant un gouvernement stable et centralisé : la Révolution est terminée. Ainsi, il favorise le ralliement des Vendéens et le retour des émigrés, offrant indifféremment des postes dans l’administration et dans l’armée ! ; il négocie avec le pape Pie VII le Concordat de 1801, qui rétablit l’Église catholique romaine en tant qu’Église d’État. Pendant que Napoléon guerroie, son gouvernement s’attelle à l’unification des lois du pays. Tout d’abord une administration centralisée avec mise en place de préfets nommés par le ministère de l’Intérieur à la tête des départements. Ensuite, de nouvelles institutions monétaires : une banque centrale, la Banque de France en février 1800 et une nouvelle unité monétaire, le franc germinal. Enfin, une organisation scolaire rénovée avec en 1802 la création des lycées! et en 1808, une université impériale chargée de diriger et de contrôler le corps enseignant. Tout cela renforce le pouvoir et semble être un bon compromis de gouvernement pour la France après la révolution, mais Bonaparte en décida autrement.

 

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