FIN DE RÈGNE : son internement à Saint-Hélène et son testament
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À
la suite de la désastreuse bataille de Leipzig, il abdique en avril 1814 et est
exilé à l’île d’Elbe dont il reçoit la dérisoire souveraineté. En mars
1815, il revint en France après s’être échappé de l’île d’Elbe.
L’armée et la population se rallièrent à lui, Louis XVIII
s’enfuit en Belgique et Napoléon rétablit l’Empire (Acte additionnel aux
Constitutions de l’Empire, 22 avril
1815). Les
souverains européens formèrent une nouvelle coalition et, le 18 juin
1815, à Waterloo, près de Bruxelles, écrasèrent l’armée impériale de
manière définitive, mettant fin à l’aventure des Cent-Jours. Napoléon se
rendit aux Britanniques qui le déportèrent à l’île de Sainte-Hélène.
Lors de ce triste séjour, Napoléon resta égal à lui-même. Les
entretiens qu'il eut avec Emmanuel de Las Cases en sont un témoignage. De
ceux-ci est sorti le Mémorial de Sainte-Hélène, apologie perpétuelle
de sa personne et de sa politique, mêlée d'attaques ou de critiques à
l'adresse de ses ennemis, et même des généraux qui l'avaient le mieux servi :
il n'épargne guère que Larrey, Drouot, Gérard, Duroc et le colonel Muiron qui
était mort pour lui à Arcole. Il accable ses frères. Il a de l'indulgence,
non seulement pour Joséphine, mais pour Marie-Louise : c'est que, chez cet «homme
de pierre », le sentiment paternel avait acquis, par l'éloignement même, une
acuité extraordinaire. Indiquons aussi que
le 18 août 1816, lors de l’entretien qu’il eut avec Hudson
Lowe, son garde du corps, en présence de l'amiral
Cockburn, il déclara que dans peu d'années tous les ministres de Londres, les
Castlereagh, les Bathurst et lui-même, Hudson Lowe, tous seraient « ensevelis
dans la poussière de l'oubli », tandis que lui, l'empereur Napoléon,
demeurerait toujours le sujet, l'ornement de l'Histoire, l'étoile des peuples
civilisés!
Son
agonie commença le 1er mai 1821 , tantôt comateuse, tantôt
spasmodique et délirante. Sur son lit de mort, il n'a que des rêves et des
hallucinations de bataille, et les derniers noms qu'il prononça furent ceux de
Desaix, de Masséna; les derniers mots, ceux de « tête, armée ». Napoléon
mourut le 5 mai, à six heures moins onze minutes du soir. Les funérailles
furent décentes, accompagnées de salves de canon. Le corps fut inhumé non
loin d'une source qu'il avait bénie dans les derniers jours de sa maladie, sous
le saule de Longwood. Depuis 1840, ses restes reposent aux Invalides.
Peu de temps avant sa mort, Napoléon rédige son testament. Il souffle le chaud et le froid, mais il est plutôt sympathique :
Ce aujourd'hui 15 avril 1821, à Longwood, île de Sainte-Hélène.
Ceci est mon testament ou acte de ma dernière volonté.
1° Je meurs dans la religion apostolique et romaine, dans le sein de laquelle je suis né il y a plus de cinquante ans
2° Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé
3° J'ai toujours eu à me louer de ma très chère épouse Marie-Louise; je lui conserve jusqu'au dernier moment les plus tendres sentiments. Je la prie de veiller pour garantir mon fils des embûches qui environnent encore son enfance
4° Je recommande à mon fils de ne jamais oublier qu'il est né prince français, et de ne jamais se prêter à être un instrument entre les mains des triumvirs qui oppriment les peuples de l'Europe. Il ne doit jamais combattre ni nuire en aucune manière à la France. Il doit adopter ma devise : Tout pour le peuple français
5° Je meurs prématurément, assassiné par l'oligarchie anglaise et son sicaire[1]. Le peuple Anglais ne tardera pas à me venger 6° Les deux issues si malheureuses des invasions de la France, lorsqu'elle avait encore tant de ressources, sont dues aux trahisons de Marmont, Augereau, Talleyrand et de Lafayette: je leur pardonne. Puisse la postérité française leur pardonner comme moi
7° Je remercie ma bonne et très excellente mère, le cardinal, mes frères Joseph, Lucien, Jérôme, Pauline, Caroline, Julie, Hortense, Catherine, Eugène, de l'intérêt qu'ils m'ont conservé. Je pardonne à Louis le libelle qu'il a publié en 1820; il est plein d'assertions fausses et de pièces falsifiées.
8° Je désavoue le Manuscrit de Sainte-Hélène et autres ouvrages sous le titre de Maximes, Sentences, que l'on s'est plu à publier depuis six ans. : car ne sont pas les règles qui ont dirigé ma vie. J'ai fait arrêter et juger le duc d'Enghien parce que cela était nécessaire à la sûreté, à l'intérêt et à l'honneur du peuple français, lorsque le comte d'Artois entretenait, de son aveu, soixante assassins à Paris. Dans une semblable circonstance j'agirais de même.
Les codicilles de son testament concernant les legs furent l'occasion de tristes contestations.