de Francon, an 785, à Jeanne, an 1450.
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Dans mon ascendance, comme
pour la majorité des gens, on trouve principalement des travailleurs de la
terre. Les patronymes se succèdent Gau, Tirefort, Loup, Maffre, Davy, Barthe, et
le 19 mai 1631 mon ancêtre Matthieu Albert[1],
propriétaire terrien, mais roturier, épouse noble Marguerite de Laboue. Nous
voici rentrés dans une branche noble, et en remontant, on trouve d’autres
familles nobles : de Galand, puis d’Anticamareta et enfin de Villeneuve.
J’ai recherché et j’ai trouvé la généalogie des de Villeneuve dans le
livre « Histoire généalogique de la maison de VILLENEUVE en Languedoc »
par M. PAVILLET. Cet ouvrage de PAVILLET a été écrit en 1786, revu et corrigé
par l’auteur jusqu’en 1818 et publié par l’Imprimerie de Decourchant en
1830. Pavillet, même parfois sans preuves explicites de filiation, par la
combinaison de passages épars dans une multitude de chartes, d’actes et de
documents publics, et de l’analogie des dates, des faits, des prénoms, des
lieux et de la possession des terres, arrive de tout ce chaos à faire jaillir
la lumière.
Les quelques lignes qui
suivent sont en grande partie extraites, sinon inspirées de ce livre, mais également
de l’histoire du Languedoc de dom VAISSETTE et d’autres documents généalogiques
trouvés sur Internet.
Le livre de Pavillet cité
ci-dessus a plus de 500 pages et présente toutes les branches de la maison de
VILLENEUVE à partir de Francon. Dans ce document, je me consacrerai
principalement, sans rentrer dans trop de détails, à la branche de mes ancêtres
qui s’est fixée dans le Toulousain vers 1130 (branche encore existante en
1830) et je m’arrêterai à Jeanne fille de Jean III qui est la première
de mes ancêtres de la famille de VILLENEUVE et qui est née à Barre dans le
Tarn en 1446.
J’ai remarqué que la grande majorité des généalogistes concernés par « de Villeneuve » appartenait à cette même ascendance, je leur dédie ces quelques lignes.
Un peu d’histoire.
Le royaume des Visigoths en Espagne dura 300 ans, jusqu’à la victoire des sarrasins[2] sur Rodrigue, roi des Visigoths, à Guadaletta, près de Xérès en 712. Peu après cette victoire, les sarrasins passèrent les Pyrénées et soumirent la Septimanie qui comprenait la Narbonnaise et le Roussillon. Le 9 juin 721, près de Toulouse, le duc Eudes d'Aquitaine infligea une sévère défaite aux sarrasins. Mais ils s’avancèrent ensuite jusqu’à Poitiers, où Charles Martel en 732 remporta sur eux sa célèbre victoire. Son fils, Pépin le Bref, les chassa totalement de la Septimanie et des Gaules. Les sarrasins, de retour en Espagne, firent alors une guerre terrible aux Goths restés en Espagne qui leur disputaient quelques parties du Royaume. Pour se soustraire à la tyrannie des « infidèles » et conserver leur religion, quelques notables familles de Goths vinrent vers 778 en Septimanie qui était rattachée au royaume franc depuis 759. Ildéric fut le principal artisan de cette émigration. Ces familles obtinrent, de la libéralité de Charlemagne, des terres aux environs de Narbonne, de Béziers et de Perpignan, sous la garantie de divers privilèges et le « bénéfice militaire », c'est-à-dire « la franchise et l’exemption de toute charge, hors l’obligation du service militaire. » Après plusieurs contestations, Louis le Pieux ou le Débonnaire dans une charte de 815 relative « aux Espagnols réfugiés en Septimanie » indique dans la première ordonnance « Nous décrétons et ordonnons que chacun possède les terres désertes qu’il a cultivées avec ses hommes, selon les concessions de notre seigneur et Père et selon les nôtres ; qu’il les possède lui et sa postérité sans inquiétude de qui que ce soit. » Dans un édit de Charles le Chauve, parlant des notables familles transmigrés d’Espagne il est écrit : « d’un pays désert ils ont fait, par leurs travaux, un séjour habitable, abondant et fertile. » Cette expression « pays désert concerne une partie de la Septimanie qui avait été dévastée dans le feu de la guerre avec les Sarrasins. »
Pavillet pense que Francon était le fils ou le petit fils d’Ildéric, mais il est aussi mon ancêtre connu le plus ancien, et l’initiateur de ces lignes.
La carte de la situation historique ci-dessous n'est qu'une partie de la carte d'origine.
C’est en septembre 852 dans un
plaid[3]
qui se tint à Crespian près de Narbonne que paraît, pour la première fois,
Francon, Ier du nom, en qualité de vidame[4].
Un différend y était débattu, et l’affaire fut jugée d’après les lois
wisigothiques. Par la nature de la contestation que Francon est appelé à
juger, autant que par la situation des propriétés conservées, encore
plusieurs années après, dans sa postérité, telles que les seigneuries de
Villeneuve, d’Aurélian et d’Aspiran, M Pavillet estime que Francon
descendait de l’une de ces notables familles réfugiées d’Espagne dont il a
été précédemment question. Peu après ce plaid, les Normands s’emparèrent
de Narbonne, la mirent au pillage et l’abandonnèrent. Francon 1er,
qui gouvernait sans doute encore à cette époque, est considéré par Pavillet
comme le premier personnage qui ait porté indifféremment le titre de vicomte
ou vidame de Narbonne. On ne connaît que Lindoin (qui suit) comme enfant de
Francon et on ne connaît pas l’identité de son épouse.
Lindoin, né vers 810 à Béziers, décédé vers 880 à Narbonne.
Lindoin fut toujours qualifié
vicomte de Narbonne. Ce seigneur s’associa à Miron, comte de Roussillon ;
il exerça de grandes vexations envers les églises de la vicomté de Narbonne,
et s’empara avec son allié des places fortes du pays. Profitant de la
faiblesse de Louis le Bègue, les seigneurs cherchaient à se rendre absolus
dans leur gouvernement et à s’emparer des biens et dignités ecclésiastiques
pour les distribuer à leurs créatures. Jean VIII, alors pape, écrivit au
comte de Roussillon, et le menaça de l’excommunication s’il ne réparait
les dommages qu’il avait causés : il nomme dans sa lettre Lindoin,
vicomte de Narbonne. Lindoin eut deux fils Maïeul (qui suit) et Francon II et
une fille Garsinde. Cette dernière épousa Raymond III, comte de Toulouse. Dans
son testament, Garsinde donne à jouir l’église de Sainte-Marie de Bar à
Isarn Ier, vicomte de Lautrec.
Maïeul (ou
Mayeul), né vers 840 à Béziers, décédé vers
900 à Narbonne.
Maïeul et son frère sont cités dans des chartes où leurs enfants ont rappelé leur mémoire. La charte qui a conservé le nom du vicomte Maïeul est l’une des plus importantes de l’histoire de la maison de VILLENEUVE, puisqu’elle constate en même temps la filiation et l’origine de Walchaire, son auteur direct. Maïeul occupe la vicomté, soit seul, soit par indivis avec son frère Francon II, depuis environ 880 jusque vers 911. Cette charte mentionne également la femme de Maïeul: « Arnuste, archevêque de Narbonne, dans une donation qu’il fait en 911 à l’église de Saint Paul, déclare qu’il avait acquis les biens qu’il donnait de Walchaire “Walcharius” et de son frère le vicomte Albéric, fils de Maïeul, vicomte, et de sa femme Raimonde. »
Walchaire, né vers 865 à Béziers, décédé
vers 937, à Villeneuve-lès-Béziers.
Walchaire et son cadet Albéric succédèrent par indivis à la vicomté de leur père. Par la suite, Albéric y renonça par l’effet de son mariage avec la comtesse de Mâcon. Établi non loin de Narbonne et de Béziers, Walchaire épouse Frodila, que l’on présume être sœur de Rainald, premier vicomte de Béziers. Plusieurs chartes concernent Walchaire. De la première de 896, il résulte que Walchaire et Frodila, sa femme, furent les premiers seigneurs de la ville[5] de Villeneuve et qu’ils en avaient fondé l’église sur leur propre alleu[6]. Walchaire avait-il fondé également la ville de Villeneuve, Pavillet l’écrit à deux reprise sans donner ses sources. La troisième charte de l’an 911 indique avec précision que Walchaire était fils aîné de Mayeul vicomte de Narbonne et frère d’Albéric comte de Mâcon. L’alleu rapporte la cession faite à l’archevêque de Narbonne « par les deux frères Walchaire et Albéric, vicomte » qui était située à Bizan, près de Narbonne. On ne connaît qu’Amblard (qui suit) comme fils de Walchaire.
Amblard Ier,
né vers 900 à Villeneuve-lès-Béziers
Amblard
est cité dans plusieurs chartes. On le trouve dans cette charte curieuse où
l’on voit le jugement d’un différend entre Donadieu, abbé du château de
Mallard et Raimond-Pons, comte de Toulouse, par des juges romains, Goths et
Saliens, siégeant ensemble. Trois ans et demi après, on le retrouve dans une
autre charte du 17 janvier 937. Par cette charte, Raimond-Pons, fit, avec
Garsinde, sa femme, fille d’Odon, vicomte de Narbonne, « pour expier
ses offenses, et en mémoire de son père et de sa mère », donation
des lieux de Boujan et de Tamponian, dans le diocèse de Béziers, à l’église
cathédrale de Saint-Nazaire et aux chanoines de cette ville. La charte de cette
donation est confirmée, entre autres, par le sceau d’Amblard. Ce dernier
souscrivit cette charte immédiatement après le vicomte de Béziers et avant le
vicomte d’Alby[7],
sans doute à cause de sa parenté avec la comtesse Garsinde de qui il se
trouvait cousin issu de germain. La date de cette transaction est postérieure
de peu de mois à la mort du roi Raoul, qui, il faut le rappeler, battit définitivement
les Normands en 930. Amblard II (qui suit) est nommé dans le testament fort détaillé
de Garsinde, citée plus haut.
Amblard
II [8],
né vers 940 à Villeneuve-lès-Béziers,
décédé vers 974 même lieu.
Dans
le testament de Garsinde, il est écrit : « des trois domaines et
maisons de campagne (Illos tres mansos) que j’ai acquis de Rémi et qui sont
à Malauze, j’en donne deux à Amblard, et je donne l’autre à Avallé
de Saint-Benoît ; et après la mort d’Amblard, ces deux domaines
appartiendront au même lieu. »
On ne connaît qu’Amblard III (qui suit) comme enfant d’Amblard II et
on ne connaît pas l’identité de sa femme.
Amblard III de Villeneuve
Amblard III fut le premier
de la famille qui ajouta à son nom celui de la seigneurie. Dans les plaids que
tinrent en 1023, à Narbonne, le vicomte et l’archevêque de cette ville,
Amblard est désigné par le seul prénom. C’est dans l’acte du plaid tenu
en 1034 à Béziers et présidé par l’évêque de cette ville que Amblard de
Villeneuve est qualifié avec le nom de sa seigneurie. Il est évident, d’après
cet acte, qu’à cette date, Amblard de Villeneuve était pair ou baron du
vicomte de Béziers, puisqu’on le voit non seulement signer avec son suzerain,
mais prononcer même, avec les autres barons, dans la contestation de ce prince
avec son frère. Amblard III dont ne connaît pas la femme eut pour fils :
Raimond Ier(qui suit) , Hugues Ier, Pélagod
ou Pelage, Rainard ou Renaud Ier
et Rainard-Pierre Ier.
Raymond
Ier de Villeneuve
, né vers 1015, décédé vers
1090
Dans une charte de 1088, Raymond est qualifié de seigneur de Villeneuve, (senior de Villanova). La qualité de « senior », qui semblait réunir la dignité de l’âge à la noblesse du domaine, ne s’est introduite que dans la seconde moitié du onzième siècle. La singularité de cette charte m’engage à en rapporter certains passages : « Nous, susdits Géraud et ma femme et notre fils, nous vendons à vous, homme de Dieu, toute notre part du sus-dit hameau. etc. Fait cette charte de vente de l’an 1088 de la parole de Dieu, aux calendes d’avril, régnant Philippe, roi de France. etc. Sceau de Raimond, seigneur de Villeneuve et de Pierre-Rainard son frère, avec l’avis desquels cette vente a été faite ». Renaud Ier et Pierre Ier de Villeneuve, frères de Raymond, firent probablement partie de l’immense armée à laquelle le célèbre Raymond IV, comte de Toulouse, dit Raymond de Saint-Gilles, se joignit à Godefroi de Bouillon pour la première croisade de 1095. Les enfants de Raymond furent : Pons Ier (qui suit), Bérenger, Amblard IV, Étienne Ier et probablement Raimond-Amblard.
Pons
Ier de Villeneuve,
né vers 1050 à Villeneuve-lès-Béziers,
décédé vers 1120 à Toulouse
Pons Ier n’est connu que par la charte importante de 1128, faite par son fils Pierre II, chef de la branche de Villeneuve-Montréal. Elle commence ainsi : « Petrus Poncii de Villanovà », c'est-à-dire « fils de Pons de Villeneuve ». Il eut pour autres fils : Amblard IV, Amblard V, Pierre (qui suit), Bérenger et Guillaume.
Pierre
II de Villeneuve, né vers 1090 à Béziers,
décédé vers 1164 à Toulouse
Pierre II, son fils Pons
II et ses cousins Isarn Ier et Arnaud
Ier Pons, fils de Bérenger, Amblard
IV sont les premiers seigneurs du nom de Villeneuve qui paraissent à
Carcassonne. La charte 19 nous renseigne sur trois générations successives :
« Pierre, fils de Pons de Villeneuve et son épouse Ermessinde et ses
fils Pons II (qui suit), et Arnaud II, et Guillaume II, et Raimond V, et
Bernard I, et Richarde font donation à Dieu, etc. ». Parmi plusieurs
Ermessinde, tout porte à croire que la femme de Pierre II était Ermessinde de
Narbonne. Par effet de ce mariage, il reçut divers fiefs à Carcassonne et
surtout à Montréal, laissant à son frère aîné Amblard V la baronnie de
Villeneuve. Pierre II fixa sa résidence dans le « Carcassez »[9]
où les rameaux de la branche de la branche de Villeneuve-Montréal vont se
multiplier et d’où son fils aîné Pons II (qui suit) s’établit dans le
Toulousain.
Pour mémoire, la branche d’Amblard, suite des barons de Villeneuve, s’est éteinte en 1269 avec Pierre IV de Villeneuve. Il soutint les intérêts de son suzerain, Raimond-Trincavel, vicomte de Béziers, lors de la croisade des Albigeois. Les Thézan, les Corneilhan, les Puysserguier et les Sérignan les ayant rejoints, ils furent tous excommuniés. Pierre IV eut sa terre confisquée et donnée par Simon de Montfort à l’archevêque de Narbonne, Pierre d’Amelius. Pierre de Villeneuve accompagna son suzerain à la cour d’Aragon. La ville de Villeneuve, après 331 ans écoulés depuis la fondation de son église par Walchaire, passa dans une maison étrangère par le traité de Paris, au mois d’avril 1229. Une nouvelle tentative ne put résister longtemps à l’effort des croisés et l’infortuné Trincavel fit sa paix avec le roi Saint-Louis, lui céda tout ses droits, lui donna son fils Roger en otage et le suivit en Terre Sainte. Cette maison, la plus puissante en Languedoc après celle de Toulouse, ne laissa plus de traces.
Pons
II de Villeneuve, né vers 1125 ; décédé
à Toulouse
Le mariage de Pons II avec
Mabrianne de Calmont-Caraman l’éloigna de son père, et sans cesser de
figurer au château de Montréal, il se fixa particulièrement à la cour du
comte de Toulouse et il en posséda bientôt les dignités. Rappelons qu’à
cette époque les comtes de Toulouse étaient souverains aussi puissants que les
rois de France et maîtres d’États qui surpassaient en étendue et en force
de nombreux royaumes comme ceux du Portugal, de Bavière, etc. et même celui de
Prusse au temps de Frédéric le Grand. La liste de leurs titres serait longue,
mais ils étaient entre autres, ducs et marquis de Gothie, dont Barcelone était
la capitale, ils étaient également ducs de Septimanie et, à ce titre, ils
occupaient jusqu’au traité de 1229, le premier rang entre les douze pairs du
roi de France. En 1138, Pons II signe la charte par laquelle Alphonse duc de
Narbonne, marquis de Provence, renonce à la dépouille des évêques de
Toulouse en faveur des chanoines de la métropole. En 1147 à l’instar des
consuls romains, le comte de Toulouse Alphonse Jourdain crée les capitouls
composés de six membres et met à leur tête son propre viguier[10]
Pons de Villeneuve, chevalier, qui devait être âgé d’environ 50 ans. Ainsi,
Pons II est le premier et seul exemple conservé dans l’histoire d’une
personne qui ait été à la fois capitoul de Toulouse et viguier du comte. Il
exerça un pouvoir d’autant plus étendu, que cette année 1147 le comte
Alphonse-Jourdain partit pour la croisade. Il y arriva en 1148, mais mourut peu
après à Ptolémaïs, empoisonné. Les Toulousains doivent à ce prince non
seulement la création du capitoulat, mais la plupart de leurs privilèges et en
particulier la compilation de leurs coutumes. Pons II de Villeneuve peut être
fier d’avoir été choisi par un tel prince pour son lieutenant, et pour
gouverner ses États de Toulouse, surtout pendant son absence. Pons II fut
encore capitoul en1153 et il était encore viguier du comte Raymond V en 1164,
date à laquelle il souscrivit à ce titre une charte du comte. Ainsi, il exerça
la lieutenance générale du comté de Toulouse pendant environ vingt années.
Je n’en donnerai pas le détail, mais Pons II ne rompit pas avec la tige mère
de sa famille à Béziers et intervint dans plusieurs actes comme chevalier de
Montréal, qualité qu’il ne cessa de conserver. Comme indiqué plus haut,
Pons II de Villeneuve eut pour femme Mabrianne, fille d’Orson, seigneur de
Caraman, de Calmont, de Combrette, etc. Leurs enfants furent nombreux, à
savoir :
- Jourdain Ier
(qui suit),
- Arnaud IV, auteur de la
branche des seigneurs de Saverdun et Rabastens
- Pons III, viguier de
Toulouse et père du sénéchal
- Adalbert, mort sans postérité
- Garsias ou Garcion mort
sans enfants
- Bernard-Jourdain
Jourdain
Ier de Villeneuve-Caraman,
né en 1165, décédé le 19 février 1237
à Toulouse
De nombreux actes
mentionnent Jourdain. Le premier est assez curieux pour s’y attarder un peu.
C’est la donation qu’Oger, seigneur de Calmont, de Caraman, de Mazères,
etc., son oncle maternel, fait à sa mère, à lui et à ses frères, après
qu’il se soit rendu ermite de Bolbonne (au diocèse de Mirepoix). Oger cède
tout ce qu’il a sauf « ledit ermite Oger ne se réservant pour lui,
pour la maison Sainte-Marie de Bolbonne et ses habitants à perpétuité, que
toute la seigneurie de Mazères toute sa juridiction et ce qu’il possédait,
ainsi que son frère, au nom de leur père Dozon de Calmont et de leur oncle
Oger ». Jourdain de Villeneuve soutint l’éclat de son nom à la
cour des comtes de Toulouse, par de nombreux actes. Ainsi, le 12 des calendes de
mai 1197, il assista comme témoin et baron du comte de Toulouse, Raymond VI, au
serment de fidélité prêté par ce prince à la ville de Moyssac
et réciproquement reçu par les habitants de cette ville. Le comte
Raymond VI s’intitulait fils de la reine Constance, parce qu’en effet sa mère
était Constance de France, fille de Louis le Gros, sœur du roi de France Louis
VII, et veuve d’Eustache de Blois appelé au trône d’Angleterre. Le comte
Raymond était aussi beau-frère du roi d’Angleterre, ayant épousé Jeanne
d’Angleterre, sœur du roi Richard Ier. Le 15 avril 1204, Jourdain de
Villeneuve sanctionne par sa présence un traité conclu entre les capitouls de
Toulouse et Pierre D’Ornessan. Il fut témoin du traité de paix conclu le 4
juin 1204 entre ces mêmes capitouls qui assiégeaient le château d’Auvillars,
et les deux vicomtes de Lomagne. Jourdain fut le troisième témoin (sur 5) du
mariage d’Indie la sœur du comte de Toulouse avec son frère Bernard-Jourdain
sire de Lille-Jourdain. Il fut aussi témoin, en 1222, avec Bertrand, vicomte de
Lautrec, de l’engagement que Guillaume de Lavaur fit à Pons
d’Oliergues de la seigneurie de Flammalens. Cette terre est entrée ultérieurement
dans la maison de Villeneuve et a donné son nom à une branche encore
subsistante en 1820. Bertrand était le fils de Baudoin, le frère de Raymond
VI, comte de Toulouse et de Alix, vicomtesse de Lautrec. Rappelons que Baudoin
qui avait rallié le parti de Simon de Montfort fut condamné à mort par son frère
pour crime de félonie. Jourdain de Villeneuve fut encore cité beaucoup
d’autres fois comme témoin, mais je ne citerai que celle-ci : la
donation faite par le comte de Toulouse du Château de Belcastel à Guillaume de
Lavaur et à trois seigneurs du nom de Castelnau.
On ne connaît pas avec précision
l’année pendant laquelle Jourdain était parvenu à la dignité de chevalier.
Il en était décoré quand il fut condamné, dans un âge très avancé à la
prison perpétuelle par sentence des inquisiteurs, le 19 février 1237.
L’inquisition frappa aussi et fit périr par le feu, sa fille et son fils
Arnaud. Rappelons que Raymond VI lui-même avait été obligé en 1209 de faire
amende honorable, nu jusqu’à la ceinture, au concile de Saint-Gilles et en
1229, c’est son fils Raymond VII qui avait été sommé d’aller à Paris
recevoir l’absolution.
Les premières armoiries
de la maison de Villeneuve étaient représentées par un soleil (voir
ci-dessous). Le changement, selon la tradition, eut lieu du temps de Raymond
VII, comte de Toulouse, qui aurait donné l’épée (épée antique d’argent
garnie d’or, posée en bande, la pointe en bas : voir ci-dessous) pour écusson
à son valeureux et fidèle sénéchal Pons IV de Villeneuve (surnommé le Grand
Capitaine) neveu de Jourdain Ier. Sénéchal
de Toulouse au moins depuis 1233 jusqu’en 1248, Pons IV et ses deux frères
Arnaud et Raymond, suivirent en 1248, en terre sainte, Alphonse, comte de
Poitiers et de Toulouse, et le roi Saint Louis rendit en leur faveur une
sentence au camp de Joppé.
Le nom de la femme de
Jourdain Ier de Villeneuve n’est pas
connu alors que ses enfants le sont : Arnaud IX sans postérité, Bernard
VII, Vital Ier (II) (qui suit) et une
fille mariée avec Bertrand de Saint-Loup, chevalier.
Vital
II (ou Vital Ier)[11]
de
Villeneuve-Caraman,
né
en 1210 à Maurens (Haute Garonne), décédé en 1283 à Toulouse.
Vital II de
Villeneuve-Caraman est le premier seigneur connu de la terre de Maurens et de
Villeneuve-lès-Lavaur et coseigneur de la ville de Loubens. Il était décoré
de la chevalerie avant le 2 mai 1235. Dans la charte 120 lors de l’appel des
seigneurs qui prêtèrent serment au prince Alphonse de France, comte de
Poitiers, frère du roi Saint-Louis, Vital II et son frère Bernard sont surnommés
Villeneuve-Caraman. Le château de Caraman, donné à Jourdain Ier
par son oncle Oger, ne lui avait donc pas été ravi pour faute d’hérésie.
Mais il est probable que Vital II aliénât[12],
de son vivant, le château de Caraman qui après lui n’est plus compté parmi
les seigneuries de sa postérité. Mais c’est à Vital II de Villeneuve
qu’on voit commencer, sans qu’on sache comment ni quand, la possession
connue et constante de la baronnie de la Croisille, terres qui sont restées
dans la descendance pendant cinq cents ans. Vital II parvint à un âge avancé.
Il épousa la sœur d’Olric de Langlade, chevalier et eut comme enfants :
Bernard IX, auteur de la branche de Villeneuve-lès-Lavaur ; Vital III
,(qui suit) auteur de la branche de la Croisille, (mes ancêtres) ;
Jourdain IV ; Olric III ; Ricarde ou Richarde. Dans d’autres généalogies,
on trouve en plus : Raymond et Guillaume alors que Vital III ne figure pas.
Dans ce cas, on donne Guillaume comme père de Vital III. Dans un autre ancien
arbre généalogique, on s’y exprime en ces termes « Guillaume teste
en faveur de Vital et Jourdain ses frères ». J’ai retenu cette
solution.
Sur la carte de Cassini ci-dessous on retrouve certains lieux cités dans le texte
Tels que : Alguans, Bertres, La Croizille, Appelle, Cuq, Escampes, Pechaudier, Aguts
(les orthographes sont parfois différentes)
Vital
III de Villeneuve-Croisille, né en 1290, décédé en
1341 à Villeneuve-lès-Lavaur
Dès sa jeunesse, Vital
III se montra digne de marcher sur la trace de ses ancêtres. Son oncle maternel
Olric de Langlade, chevalier, avait été assassiné. Vital, alors damoiseau,
voulut venger sa mort et demanda au sénéchal de Toulouse le duel contre Jean,
D’Aspres, aussi damoiseau, qu’il accusait de l’assassinat d’Olric. Je
vous passe les détails, mais Jean d’Aspres fit appel et allégua « que
Bernard de Villeneuve (frère de Vital) avait été le premier accusateur et que
Vital était le provocateur du duel, et qu’ainsi il y avait diversité de
personnes ». Le parlement de Paris, assemblé le jour de l’octave de
Noël 1308, réforma la sentence et le combat n’eut pas lieu. Ce dernier
paragraphe est important, car si le duel avait eu lieu et s’il avait été
fatal pour Vital, je ne serais pas là pour vous écrire ce texte. Un seul être
(ancêtre) vous manque et vous n’existez plus.
Vital III épousa Miracle de Montesquieu dont la sœur Alamande de Montesquieu était déjà mariée à Bernard IX frère aîné de Vital III. La maison Montesquieu était l’une des plus anciennes de la province et avait pris son nom de la ville de Montesquieu, chef-lieu de Volvestre. Le roi s’efforçait de recouvrer partout la souveraineté entière, démembrée dans les siècles antérieurs par le régime des fiefs. Les seigneurs résistaient, un traité de 1319 règle le partage entre le roi et les chefs de la maison de Villeneuve. Les lettres patentes du roi Philippe le Long qualifient cette transaction, de Messire (Dominus) Bernard de Villeneuve qui était chevalier, et, sans qualification antécédente pour Vital son frère qui n’était encore que damoiseau (domicellus). Dans le testament de Miracle de Montesquieu, en 1331, Vital III est son héritier universel, mais ce testament est tout de même curieux. Après avoir fait divers legs aux églises de la Croisille, de Sainte-Ségolène, d’Apelle, de Berthe et de Saint-Antoine de Villeneuve, Miracle donnait : à Alix sa fille, religieuse, vingt sous ; à Esclarmonde, l’une de ses filles, 300 livres ; à Jourdain, Vital, Raymond (qui suit), Athon et Pons, ses fils, dix livres à chacun dix ans après. Elle révoque le legs de 300 livres à Esclarmonde, parce qu’elle l’a mariée avec Guillaume de Montmaur, damoiseau. En plus des enfants cités dans le testament, citons trois autres filles : Brunissinde, Béatrix et Helbrade et peut-être un autre fils : Antoine.
Raymond
XIII de Villeneuve-Croisille, né en
1324 à Toulouse, décédé en 1408 à Toulouse
Raymond XIII est nommé au
testament de sa mère en 1331, époque où il était encore jeune. Raymond XIII
devint capitoul en 1383 et le 15 décembre 1389 il fit le dénombrement des
biens qu’il tenait du roi à hommage et à serment. C’était la huitième
partie de la seigneurie de la Croisille (le reste lui appartenait en propre) ;
deux hôtels dans la forteresse de la Croisille, des fiefs à Cuq, Agutz et Péchaudier.
De sa cousine Alpaïs de Villeneuve, épouse d’Arnaud de Sédirac, il acquit
au mois de mars 1390, les fiefs qu’elle avait dans les consulats de Péchaudier
et d’Agutz. Le 11 février 1405, avec Bernard, son fils, Raymond XIII fit
l’acquisition d’un cens à prendre sur les biens situés dans la dîme de
Saint-Saturnin de Salviac, au consulat de la Croisille et de Berthe ; dans
cet acte, le père et le fils sont qualifiés de seigneurs de la Boissette.
Raymond XIII passa une
bonne partie de sa vie dans les guerres contre les Flamands, les Anglais et le
roi de Navarre. Après le traité de Brétigny du 8 mai 1360, il se battit
contre les bandes armées qui inondèrent le Languedoc et qui détruisirent une
partie de la noblesse et contre les troupes du duc de Berry. Il réussit à échapper
à tous ces dangers et vécut jusqu’à l’âge de quatre-vingt quatre ans. Il
se maria tardivement et n’eut qu’un fils, Bernard. L’histoire de France de
Velly le cite dans le texte qui suit « Une infinité de seigneurs
qui, depuis que le connétable du Guesclin avait licencié ses troupes, ne
voulaient pas rester oisifs, accoururent sous ses drapeaux (ceux du duc d’Anjou
frère du roi Charles V, dit le sage. NDLR). Les seigneurs d’Armagnac, d’Albret,
de Périgord, les comtes de Comminges et de Narbonne, le dauphin d’Auvergne,
les vicomtes de Caraman, de Villeneuve et de Thalar étaient de ce nombre ».
Des cinq fils de Vital III de Villeneuve et de Miracle de Montesquieu, un seul Raymond XIII se maria dans un âge avancé, et il n’eut qu’un fils Bernard XII(qui suit).
Bernard
XII de Villeneuve-Croisille, né en1385 à Toulouse
C’est à ce fils unique Bernard XII que se réduisait en 1400 cette famille autrefois si féconde. Dans un acte, Bernard XII chevalier, coseigneur de la Croisille, de Maurens, de Villeneuve, d’Agutz et de Péchaudier, paya au nom de son père (qui ne l’avait donc pas payé ? ) le prix de l’acquisition qu’il avait faite d’Alpaïs de Villeneuve au mois de mars 1390. Comme indiqué plus haut, il acquit, encore avec son père, un cens le 1405, en reçut le même jour quittance, ainsi que la reconnaissance du tenancier. Il est nommé avec Bernard, l’un de ses fils, dans le testament de Bernard Adhémar, coseigneur de Maurens, daté du 28 octobre 1423, et par lequel ce seigneur donne au jeune Bernard de Villeneuve, son filleul, tous ses droits et revenus sur les terres de Maurens, Veille, Escaupon et Cambon. Bernard XII eut de Delphine de Prades, sa femme, deux fils et une fille : Jean III (qui suit), Bernard XIII (auteur de la branche puînée (cadette) de Villeneuv-Flamalens) et Jeanne de Villeneuve (mariée Bertrand de Nogaret, seigneur de Marquefave et de Saint-Hippolyte, capitoul de Toulouse en 1400 et 1407.
Nota : Dans d'autres généalogies, Jean III (qui suit) serait le fils d'un deuxième mariage de Bernard XII avec Esclarmonde de Varagne
Sur la carte de Cassini ci-dessous on retrouve certains lieux cités dans le texte
Tels que : Villeneuve (de Lavaur), Veilhes, Maurens, Escopon, Cambon
(les orthographes sont parfois différentes)
Jean
III de Villeneuve-Croisille, né en 1410, décédé
en 1472 à Toulouse
Jean III seigneur de la Croisille, coseigneur de Maurens, vendit de concert avec son frère Bernard, un sixième de la juridiction de la Croisille, qu’ils avaient de la succession de Jean de Montesquieu ; il accorda avec lui, le 1er février 1450, l’ensaisinement[13] d’une maison, située dans leur domaine direct à Lavaur, et reçut, au mois de juin 1460, diverses reconnaissances féodales. On le retrouve à deux reprises dans des activités militaires. Le 9 janvier 1462, on le retrouve dans la compagnie des gendarmes, commandée par Hugues de Bournazel et il est présent au château de Perpignan, dont le roi prenait possession en vertu du traité conclu avec le roi d’Aragon qui lui avait cédé le Roussillon et la Cerdagne. Il était le 6 novembre 1469, l’un des hommes d’armes de la compagnie de M de Lescun de Comminges. Revenu au château de la Croisille, il fit son testament le 27 novembre 1472 « par lequel il élit sa sépulture dans l’église de Saint-Barthélemy du même lieu, fait divers legs pour le repos de son âme, et pour les âmes de ceux ce sa race (de genere suo). Après les divers legs à ses enfants (Miche Ier,Jean IV, Jeanne (qui suit), Finamande, Isabelle et Antoinette), il est écrit « lègue à ladite noble Dauphine de Padiès, son épouse, la pension qu’il lui a assignée sur ses revenus de la Croisille, d’Apelle, de Péchaudier, de Cugnaux, de Berthe et d’Algans ».
Jeanne,
née en 1446 à Barre (Tarn)
Dans le testament de son père
Jean III, il est écrit : lègue à noble Jeanne de Villeneuve, sa
fille, femme de noble Antoine d’Antiquamarete (Antoine l’Aîné d’Anticamareta[14]
dans d’autres documents), cinq sous tournois, outre la somme de cent moutons
d’or[15]
(voir photo) et les habits nuptiaux qu’il lui a constitués par son contrat de
mariage.
Recto
et verso du mouton d’or à l’échelle 1
Une petite note poétique,
la première rattachée à la maison de Villeneuve. L’académie des jeux
floraux a découvert et a inséré dans son recueil de 1815, une pièce de vers
adressée en 1496 par la dame de Villeneuve, à Clémence Isaure fondatrice des
jeux floraux. Laissons la parole à M Poitevin, secrétaire perpétuel des jeux
floraux : le nouveau recueil découvert à Saint-Savin, etc., contient deux
pièces qui, pour notre histoire, sont inappréciables, etc. La première, etc. « Aquesta
canso dictet la dona de Villanova, l’an MCCCCLXXXXVI ». C’est à
dire : « Cette ode que récita Madame de Villeneuve, l’an
1496 ». Elle s’adresse directement à dame Clémence, comme
fondatrice de nouvelles fleurs… Une strophe entière est consacrée à cette
invocation directe.
« Reina d’amors,
poderosa Clemença,
« A vos meclam,
per trovar lou repaus.
« Que si de vos
mos dictatz an un laus
« Aurei la flor
que de vos pren naissença
dont la traduction donnée
par Pavillet est :
« Reine
d’amour, puissante Clémence
« J’ai recours
à vous pour trouver le repos
« Si les mots que
je dicte ont votre caution
« J’aurai la
fleur qui vous doit sa naissance.
Qui est cette « madame de
Villeneuve » ? Peut-être Jeanne, mon ancêtre, sinon l’une de ses sœurs
Finamande, Isabelle ou Antoinette (mes cousines).
Là s’arrêtent (ou commencent) mes ancêtres de la maison « de Villeneuve »
Dans les archives du
royaume, section historique, folio 142 recto, il est écrit : « La
maison de Villeneuve est l’une des plus anciennes et des plus fécondes du
Languedoc, puisqu’elle compte jusqu’à quinze branches ou rameaux ». Pourtant,
cette maison a eu un destin peu ordinaire. Dépouillée par les musulmans en
Espagne, elle se réfugie en France. Ensuite, fidèle aux vicomtes souverains de
Béziers, elle perd la ville et baronnie de Villeneuve, son berceau. Fidèle aux
comtes de Toulouse, elle voit ses deux chefs, Jourdain III et Pons IV le sénéchal,
frappés d’excommunication, emprisonnés et dépouillés en partie de leurs
domaines. Les affaires ne vont pas s’arranger avec Jacques II, l’arrière
petit-fils de Jean III cité ci-dessus. Celui-ci combat avec les catholiques
contre les protestants et avec les protestants royalistes contre les ligueurs.
Cette guerre civile conduit à la ruine de la ville de la Croisille et de son château.
Jacques II survit à tout cela et meurt après avoir choisi l’église de
Maurens pour lieu de sa sépulture.
Un peu plus tard, avec
Guillaume VII, quatre générations après (Honoré Ier, Barthélemy
Ier, Jacques V), on pense que cette branche des de Villeneuve n’est pas prête
de s’éteindre. En effet avec Anne de Montesquiou, sa première épouse, il
aura cinq fils, mais seul l’aîné, Gaspard Ier
va perpétuer la lignée. Parmi ces cinq fils, mis à part un, mort en bas
âge, les quatre autres, comme l’écrit M. Pavillet, « ont consumé
leur existence au service de l’État », Gaspard au régiment de
Navarre et les trois autres aux régiments de Leuville et de Vermandois. Et
Pavillet ajoute « ils firent toutes ces sanglantes campagnes qui désolèrent
la fin du règne de Louis XIV ». Gaspard sortira indemne et sera
enterré dans le caveau de l’église de La Croisille comme l’indique cet
acte de sépulture relevé dans les BMS de St Barthélemy de Lacroisille :
L’an mil sept cent
soixante sept et le septième du mois de janvier a été enterré dans le caveau
de l’église de St Barthélemy de La Croisille noble Gaspard (Ier)
de Villeneuve seigneur dudit lieu ancien capitaine du Régiment de Navarre âgé
d’environ 80 ans, , décédé la veille …
Dans ces BMS à la date du
4 octobre 1754, on trouve Jean Annibal qui doit être un frère de Gaspard « enterré
dans l’église à l’âge d’environ cinquante cinq ou soixante ans etc. »
Gaspard n’aura qu’un
fils Guillaume VIII. Celui-ci entre de bonne heure dans le régiment de Navarre,
où il est déjà l’un des premiers lieutenants en 1741 et combat en Bavière,
en Autriche et en particulier à l’attaque de Sahais en Bohème le 25 mai
1742. Capitaine à l’âge de 23 ans, il était le 27 juin 1743 à la bataille
de Dettingen, et l’année suivante aux sièges de Furnes et de Fribourg. Sur
le tard, à l’âge de 43 ans, en 1763, il épouse Anne de Nautonnier, mais
n’a qu’une fille Louise Charlotte, qu’on retrouve dans les BMS de St Barthélemy
de Lacroisille, en ces termes : « L’an mille sept cent soixante
sept et le douzième jour du mois d’avril a été baptisée dans l’église
de Lacroisille Louise Charlotte de Villeneuve, née du même jour fille de noble
Guillaume seigneur de Lacroisille et de dame Anne Nautonier mariés
parrain Guillaume de Nautonier son grand-père, marraine demoiselle
Charlotte de Villeneuve, présens Jacques Puech et Jacques Aversenq etc. ».
Mais le dernier document
officiel portant le patronyme de Villeneuve de la branche toulousaine est
celui-ci extrait des BMS de St Barthélemy de La Croisille :
Il s’agit de l’acte de
sépulture de Guilhaume :
- L’an mil sept cent
quatre vingt deux et le vingt et un janvier au cimetière de La Croisille a été
enterré messire Guilhaume (VIII) de Villeneuve, seigneur de La Croisille décédé
le jour précédent âgé d’environ soixante deux ans après avoir reçu les
sacrements de l’église présens me
Charles Louis Salaverd curé d’Algans et messire Jean de Frausseille, curé de
St Étienne…
En 2002, dans mon livre
« Nos ancêtres les GAU. etc. », j’avais imaginé qu’un de mes
ancêtres était Cévenol et camisard, mais il n’en est rien. Aujourd’hui en
2007, je trouve de vrais ancêtres cathares que je n’aurais jamais imaginé.
Vous pouvez écrire vos remarques, vos questions, vos encouragements.
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[1] Dans ces lignes, lorsqu’une personne est désignée par son prénom et son nom, le prénom est toujours cité en premier.
[2] Musulmans pour les occidentaux du Moyen Ậge
[3] Plaid : décision d’une assemblée judiciaire du Haut Moyen Âge.
[4] Administrateur de la justice temporelle
[5] En suivant Ducange dans son glossaire, villa a été traduit par ville et non domaine rural comme chez les latins
[6] Alleu : terre libre ne relevant d’aucun seigneur et exempte de toute redevance.
[7] Alby : Dans une citation en italique l’orthographe est celle du document
[8] Certains auteurs ont pensé qu’Amblard Ier et Amblard II étaient la même personne. Aucune certitude ni dans un sens ni dans l’autre, mais cela n’a pas d’importance.
[9] Carcassez : la région de Carcassonne
[10] Viguier : juge qui rend la justice au nom du comte ou du roi. Parfois traduit par vidame
[11] désigné Vital Ier page 113 du livre de Pavillet, et Vital II à la page 300 et suivantes et dans les autres documents.
[12] aliéner : transmettre à autrui un bien, un droit.
[13] ensaisiner : reconnaître par un acte le droit d’un tenancier sur un fief.
[14] Finamande la sœur de Jeanne est mariée à Antoine d’ Anticamareta le jeune, le frère d’Antoine l’aîné.
[15] Monnaie de 4,706 g d’or créée au moment où Jean II le Bon essaie d'asseoir son pouvoir en 1355.